Menu à 18,90 euros

Les dix huitres quatre-vingt-dix
De l’Esperanza raidissent
De fraîcheur.
Le petit blanc me chatouille
Le fond du gosier.
Éclatée de bubons du samedi soir !
Les goémons exultent dans l’assiette
Sous l’iode ruisselant des huitres fines,
Vertement déculottées.
Je me régale, je déguste, je m’affute
Les dents ! Glapissements silencieux,
Gloups !
Le saumon fondant ne se fait pas prier.
Il nage à contresauce, remontant
Le citron et les baies roses vers son riz.
Le petit blanc frisquet est flapi de regrets
Au chaud de ma gorge émoustillée.
Velouté du choc, sur mes papilles exaltées.
Esperanza ! Jamais tu ne nous déçois !
Pêche Melba brûle la crème, les desserts
Sont annoncés ! La crème déjà boulottée,
La pêche en est raide, en sa gangue chantillée.
Fichtre ! Avec diligence, tout est gargantué…
Le Spéculos fait saigner le café, hum !
Esperanza reste, imperturbable. Sa cuisine
Divine, ses parfums limpides, iode pizzaïolée
Au ciel rouge laqué. Nous la quittons, ventre
Replet et pourboire bien léché, abandonnant
Les ventres mous attablés à côté, à parler
Gros sous avant d’avoir consommé.
ANCV… le Dieu malin régale ! À chacun
Sa pitance, pizza – moules frites annoncées !
La poufiasserie rivalise et parade, Cadhoc
Ad hoc, économies superlatives, étalage
Dans l’assiette, ambiance frelatée. Diable !
Rien ne sert de s’étaler, il faut savoir goûter
Et la cuisine, respecter...

Zibelyne le 1er septembre 2012

 

 

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